Éducation Nationale ou populaire
- benoitcombet
- 1 sept. 2024
- 2 min de lecture
Le 13 juin les résultats tombent: après quatre ans me voilà professeur des écoles stagiaires. Fonctionnaire. Et à peine plus d'un mois après je suis animateur - pardon, directeur adjoint - au bord de l'eau. Un changement de statut qui me questionne depuis quelques temps déjà. Ce texte est un reflet de ma vision des choses et une invitation à débattre.
Plus d'un an a passé depuis ce début resté en brouillon. Je suis maintenant doublement titularisé: professeur des écoles et titulaire du BAFD. Deux parcours longs et porteurs de remises en question pour moi. Et je ne souhaite toujours pas choisir entre les deux parcours.
L'éducation populaire est pour moi une nécessité. C'est donner au peuple les moyens de s'éduquer lui-même, indépendamment des gouvernantEs. C'est à dire que nous nous impliquions touTEs dans notre propre éducation.
Lors de séjours en ce qui me concerne je n'essaie pas - ou plus - de transmettre. Je donne ce que je suis, les actes avant les paroles. Et si dans quelques années il en ressort des choses le plus beau est que je n'en saurai rien. Plus réjouissant encore, dans la grande majorité des cas je serai déjà un anonyme pour ces enfants et jeunes côtoyés une à deux semaines. Aussi je vois l'éducation populaire comme un enseignement désincarné et l'opportunité de vivre des expériences éphémères mais insoupçonnées.
A mon échelle - je parle comme animateur BAFA et directeur BAFD, donc dans le cadre de l'animation volontaire - ce sera par exemple un bivouac et tout ce que cela implique de concessions et de vie collective. Cet exemple n'est pas anodin; plus le temps passe plus il me tient à cœur de faire vivre des expériences qui viennent rompre le quotidien.
L'une des raisons qui me pousse à revenir chaque été vers ces séjours c'est le sentiment de liberté. On ne demande pas aux animateurices de suivre un programme; iels sont là pour s'occuper des publics accueillis et en prendre soin. Il y a donc toute latitude pour répondre à ces exigences.
D'autre part je cherche à vivre des organisations (entre adultes notamment) différentes de mes pratiques. Si tout n'est pas ré-utilisable je peux en tirer des éléments qui vont nourrir ma pratique enseignante.
D'un autre côté je suis fonctionnaire et le revendique fièrement. Ce statut me permet de travailler l'éducation en profondeur. En effet si nous avons toute latitude comme animateurices à semer des graines notre rôle comme enseignants est de cultiver l'environnement pour permettre à toutes les graines semées de germer.
En occitan notre métier se dit "regent": régisseur. Le chef d'orchestre. Ce n'est pas moi qui distille les savoirs mais c'est moi qui ai la responsabilité de permettre leur émergence. C'est l'image parfaite selon moi pour parler de MON métier. Nous sommes un groupe où chacun a à apporter mais où j'ai un recul et une expérience qui me permettent de diriger le groupe.
Sans doute reviendrai-je sur ce texte mais je pense important d'en livrer une première version, bien que maladroite.
Comments