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Prof et dys - entre autres

  • benoitcombet
  • 14 oct. 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 nov. 2023

En préambule, deux textes écrits en 2019 et 2021.


De l'eau a coulé sous les ponts; je suis plus apaisé. Sans doute aussi parce que j'ai pris le parti d'en parler. J'ai maintenant, après un long et ardu chemin, obtenu le CRPE. Je suis donc cette année professeur des écoles stagiaire. Avant d'en arriver là, trois années de master 1 et quatre tentatives pour le concours. C'est qu'avec un handicap on est forcé d'apprendre la persévérance. Les difficultés perdurent bien évidemment, amènent leurs questionnements et parfois regards interloqués. Mais le diagnostic me permet non pas de me réfugier derrière mais d'expliquer le pourquoi de ces décalages. Ici, pour en revenir au titre, on pourrait parler de la qualité et du nombre des affichages, de mon écriture, de milliers de petits ou plus gros oublis, ou encore de cette difficulté à savoir quoi faire de ce corps dans l'espace. Je rassure; j'ai conscience de ces manques et fais le maximum pour y pallier. La plupart du temps la moquerie, les propos déplacés, viennent de la méconnaissance. Aujourd'hui, les mentalités évoluent et les dys, le TDAH, même le TSA, commencent à se faire une place dans la compréhension. Dans la population générale comme dans le corps enseignant - quoique lentement. Voilà pour le côté positif.


Mais, coup de gueule de ma part: l'accès au diagnostic. J'ai rappelé plus haut l'utilité du diagnostic pour moi. Mais l'une des clés se trouve dans le texte écrit en 2019: la déculpabilisation de l'entourage - familial ou professionnel. Or, en 2023 avoir accès à cette reconnaissance est encore un chemin de croix. Quand bien même les familles veulent faire les démarches - après parfois plusieurs années de signaux d'alerte et déni d'un côté ou de l'autre - les difficultés se liguent. Trouver un professionnel - plusieurs années parfois -, organiser la vie de famille en fonction des prises en charge, payer, payer encore. Remplir des dossiers, assister à des réunions; aller de médecin en centre,... Beaucoup, et comment les blâmer, finissent par jeter l'éponge et acceptent que leurs enfants - ou eux-même, soient en échec scolaire.


Je reviens à la classe. Ma classe. Des enfants dys, des enfants TDAH, et d'autres handicaps - diagnostiqués ou non - j'en ai eu chacune de ces sept années comme enseignant. J'en ai fait le sujet de mon mémoire.

Je me tiens à une ligne: rendre compte de ce que je vois. C'est à dire parfois être trop brut dans mes communications, ne pas prendre de pincettes. Mais d'un autre côté faire entendre que chaque enfant à sa place; qu'il faut "juste" trouver les adaptations. Et que cela passe entre autres par un diagnostic - le plus souvent. Je m'efforce d'accompagner les familles dans ce parcours du combattant, de (re)donner confiance aux enfants. Je suis souvent pris entre deux feux, devant malheureusement aller plus vite que nécessaire. Je m'efforce alors de faire comprendre que j'attends de chacun qu'il donne de son meilleur. Pas plus. Et j'essaie de trouver quelles adaptations pourront être bénéfiques au plus grand nombre. Voilà que l'on en revient au mémoire: adapter l'environnement.


Et puis, sensibiliser les élèves aux dys en particulier et à la différence en général, apporter mon éclairage aux collègues, mon soutien inconditionnel aux familles. Voilà les héritages de mes dys autour de moi.


N'hésitez pas à réagir, ici ou ailleurs.



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