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Derrière ces murs (octobre 2019)

  • benoitcombet
  • 15 nov. 2022
  • 1 min de lecture


A peine eut-il posé un pied dehors que Timéo se figea. Sa gorge le brûlait et même s’il le voulait il ne pouvait pas en faire sortir le moindre souffle. Ses yeux s’agrandirent mais aucune larme ne put s’en échapper.


- Je vais être en retard au travail, file ! On se voit ce soir… Il ne bougea pas. Incapable de faire le moindre pas. « Tu ne voudrais pas que je perde ce travail quand même mon chéri ? Sois sage s’il-te-plaît ! »


Exaspérée, elle le prit par la main. Le contact, bien que glacial, lui fit remonter quelques couleurs. Il put libérer une larme qui commença à rouler timidement sur sa joue. Levant les yeux au ciel et grommelant elle le tira sans ménagement, ouvrit la lourde porte aux barreaux de fer et à peine avaient-ils fait quelques pas dans la cour qu’elle lâcha sa main et le poussa vers le préau. Elle fit demi-tour, claquant les dalles de ses talons et disparut sans un regard. Il ne lui restait plus qu’à avancer. Il le fit d’un pas lent, laissant ses pieds traîner sur le sol. Deux autres enfants le doublèrent sans un regard avant qu’il n’atteigne la veille bâtisse de brique rouge. Il pénétra dans ce hall trop bruyant pour ses oreilles, chauffé comme l’enfer pensa-t-il, et alla vers l’aquarium. Saluer les poissons. Enfermés comme lui ils étaient ses seuls amis ici.

 
 
 

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